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Moi

  • Sophie des bas bleus

    Bas-bleu

     

     

    Je suis revenue parce que j'ai de nouveau envie d'écrire.

    Pour me situer, au cas où il y aurait des lecteurs, je suis en plein parcours diagnostic pour le syndrome d'Asperger.

    C'est pourquoi j'ai décidé de rebaptiser ce blog "Sophie des bas bleus".
    C'est le surnom que me donnait ma mère quand j'étais petite.
    Ça signifie : femme d'une pédanterie ridicule, qui a des prétentions littéraires. [source : http://www.larousse.fr].
    L'expression "bas-bleu" apparaît au XIXe siècle pour désigner une femme de lettres. Le terme a rapidement pris une connotation péjorative, comme celui de femmes savantes chez Molière [source http://www.expressions-francaises.fr].


    Je trouve que ça colle bien au syndrome d'Asperger. En tous cas, ça colle bien à moi.

    Voici une explication du syndrome d'Asperger chez la femme réalisée par la blogueuse Super Pépette, elle-même porteuse du syndrome d'Asperger.


     


    Autre vidéo sur le syndrome d'Asperger ici : http://matv.ca/sorel-tracy/mes-emissions/l-autisme-autrement/videos


    En savoir plus sur le bas-bleuisme : http://basbleuisme.blogspot.fr

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  • Granulés de Proust

     

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    Chez Dolce Gusto, il y a un nouveau thé “citrus honey black tea”.
    Je l'ai essayé par curiosité et j'ai tout de suite accroché, en me demandant un peu pourquoi j'avais autant envie de m'en refaire une tasse sitôt après avoir fini la précédente.
    Et puis, à force d'en boire, les souvenirs me sont revenus.
    Ce thé à le même goût que les infusions lyophilisée Ricola, vendues en granulés dans une boîte jaune, que me faisait boire ma mère quand j'étais malade (ma mère était la reine du lyophilisé: soupes en sachet, flans en sachet… etc). Je me souviens d'avoir mangé les granulés à la cuiller directement dans la boîte, pour voir quel goût ça avait.


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    C'était une sorte de tisane magique, que l'on donne aux malades pour qu'ils se sentent mieux, mais qui ne soigne rien du tout. Un peu comme le mercurochrome.

    Je ne pensais pas que Ricola commercialisait encore ces infusions lyophilisées, une recherche Google me l'a vite démontré. Je pensais qu'à l'aire du bio et des machines à thé, le granulé était tombé aux oubliettes. Allez savoir, il y a peut-être un marché pour les nostalgiques du granulé.
    Ceci-dit, je ne suis pas sûre que la ressemblance du thé de Dolce Gusto avec les granulés Ricola soit voulue, ni que ce soit un gage de qualité. Je crains d'ailleurs que l'effet placebo du souvenir ému de mon enfance ne résiste pas à l'épreuve de mes papilles gustatives et de finir par me rendre comte qu'en fait, c'est dégueulasse.

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  • Faux souvenirs induits

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     Il y a peu, France 5 diffusait, dans l'émission "Le monde en face", un sujet sur le procès de l’École en bateau intitulé "École en bateau, enfance sabordée", de Laurent Esnault et Réjane Varrod.

    Au début des années 70, un ancien psychologue et éducateur, Léonid Kameneff, a monté un projet éducatif alternatif, l’École en bateau, consistant à emmener des enfants sur un bateau durant l'année scolaire, pour les instruire, leur apprendre la liberté et l’émancipation grâce à la découverte du monde en voilier. Les parents de l'époque, qui avaient fait mai 68, envoyaient leurs enfants sur le bateau pour leur apprendre qu'il existait d'autres manières de voir et de vivre que celle du système établi.
    En réalité, le bateau était le piège d'un pédophile qui se refermait sur eux dès l'ancre levée.
    Entre 1969 et 2001, 400 enfants ont passé au moins une année sur le bateau.
    En mars 2013, Léonid Kameneff est condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la Cour d'Assises des mineurs de Paris, qui l'a reconnu coupable de viols et agressions sexuelles de cinq enfants dans les années 1980 et 1990.
    Le documentaire est réalisé par l'une de ses victimes, Laurent Esnault, devenu adulte.
    Au cours de ce documentaire (à partir de la 24ème minute), l'auteur raconte qu'en côtoyant d'autres victimes de Kameneff, à l'occasion du procès, ces personnes se sont rendu compte que tous et toutes avaient à peu près les mêmes difficultés.
    Tous décrivent une perte de confiance en soi, la peur du jugement d'autrui, le besoin de plaire aux autres, le besoin d'être aimé, la peur du supérieur hiérarchique et le besoin d'être aimé par le supérieur hiérarchique, une remise en question permanente, une autocritique permanente, le besoin d'être parfait, la peur d'être soi-même. Une femme explique aussi qu'encore aujourd'hui, à l'age de 46 ans, elle a peur de séduire un homme, car elle sait qu'elle sera incapable de dire non si elle n'a pas envie de sexe.
    Ils expliquent cela par le traumatisme du aux abus sexuels, mais également par l'organisation au sein du bateau, où les enfants étaient constamment critiqués, et poussés à l'autocritique, et vivaient dans le harcèlement, le chantage affectif et la peur d'être exclus s'ils faisaient mal.

    Je me suis reconnue, du moins j'ai reconnu mes problèmes d'avant ma thérapie, dans les difficultés décrites par les protagonistes du documentaire. Le besoin de plaire à tout le monde, le besoin d'être aimé par tout le monde, l'impossibilité de dire non, l'autocritique permanente. Même si la plupart des ces problèmes est maintenant derrière-moi, ils restent encore très présents dans mon esprit.
    Je n'ai jamais été abusée sexuellement. Je pense, par contre, avoir subi pendant 2 ans, à l'âge de 6 et 7 ans,  le harcèlement d'une institutrice perverse-narcissique, qui maltraitait clairement ses élèves et je suis de plus en plus convaincue qu'elle n'est pas pour rien dans mes difficultés.

    Et, l'espace d'un instant, je me suis dit : "mais si ça se trouve, j'ai vécu un truc comme ça et je ne m'en souviens pas."
    Et ma raison a repris le dessus et m'a dit "tu te trompes". J'ai, certes, des choses à reprocher à mes parents, mais pas ce genre de choses.

    Alors, je me suis dit aussi que je touchais du doigt ce que pouvait être le vécu des patients victimes de faux souvenirs induits.
    Certaines psychothérapies prétendent faire ressurgir à la mémoire des patients des souvenirs oubliés, car "refoulés", de traumatismes infantiles, généralement d'ordre sexuel et incestueux. Le problème des ces thérapies, c'est qu'elles génèrent de faux souvenirs, détruisant des familles et des vies.
    Richard McNally, Professeur de psychologie à l’Université Harvard, a effectué des recherches sur le fonctionnement cognitif des adultes qui rapportent des histoires d’abus sexuel infantile.
    Il explique : "comme l’illustre le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) de façon si spectaculaire, les personnes gravement traumatisées ne se souviennent que trop bien de leur traumatisme. Elles en éprouvent des souvenirs intrusifs, des souvenirs bouleversants, mais pas une incapacité à s’en souvenir. En fait, la notion que l’on peut être gravement traumatisé et totalement ignorant d’avoir été traumatisé - grâce au « refoulement » - est un morceau de folklore dénué de tout fondement scientifique convaincant. (« Thanks to repression is a piece of folklore devoid of convincing scientific support. »)"
    Donc, les gens traumatisés sont envahis par leurs souvenirs, et c'est précisément ce qui les empêche de vivre une vie sereine. On peut considérer, à l'aune des connaissances actuelles, que le refoulement, au sens psychanalytique du terme, des souvenirs traumatiques n'existe pas.


    Soit.
    Il faudra que je cherche encore pour savoir d'où viennent mes problèmes.

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  • De peu

    Image Christophe Agou

     

    Si j'avais écouté ma mère, j'aurais fini dans l'Amour est dans le pré, candidate, ou pire, prétendante.
    Ma mère ne souhaitait pas que je fasse des études longues.
    Si je l'avais écoutée, je ne serais pas partie faire mes études. Je ne me serais pas émancipée. Je n'aurais pas acheté mon premier ordi. Puis mon deuxième. Je n'aurais pas passé mon temps sur internet. Je n'aurais pas rencontré mon futur mari par ce biais. Il ne m'aurait pas fait prendre conscience que j'avais une phobie sociale. Je ne me serais pas soignée. Je ne serais pas restée en couple.
    J'aurais vécu à la campagne. Je serais coiffeuse, boulangère ou agricultrice.
    Et je passerais dans l'Amour est dans le pré.
    Et je connaitrais Karine Lemarchand en vrai.
    Et je conduirais un tracteur. Le mien, ou le tracteur de celui dont je serais la prétendante.
    Et je boirais le café tous les jours avec ma mère, ou avec la mère de celui dont je serais la prétendante. Avec des biscuits sablés périmés. Déjà que quand ils sont frais, j'aime pas trop ça les biscuits sablés. Sur la toile cirée de la cuisine, qui fait des plis parce qu'elle est usée.
    Et puis j'aurais pas de week-end. Pas de vacances.
    Je me sentirais obligée de faire des enfants.
    Et puis la messe, avec ma mère, tous les dimanches.
    Tout ce qu'aurait pu être ma vie et à quoi j'ai toujours voulu échapper.
    Enfin sauf Karine Lemarchand, je la connais pas, j'ai rien contre elle.
    Enfin, voilà, tout ça pour dire que le lundi soir, parfois, je frémis.

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  • Libérée

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    Il y a quelques années, en 2009 exactement, j'ai écrit au diocèse de mon village pour demander à être radiée du registre des baptêmes, après une énième élucubration de Benoît XVI. Je ne voulais plus appartenir à cette communauté qui revendique l'obéissance à un personnage raciste et anti progressiste. Je fus donc "débaptisée".

    Ce n'est que cette année que j'ai vraiment ressenti que je n'étais plus catholique.

    Dimanche dernier, il faisait beau (cette année en juillet, c'est assez rare pour être noté), je décidai de faire un petit tour à pieds. Je me suis rendue au pied de la cathédrale, pour en admirer l'architecture. Je décidai d'y entrer et d'en faire le tour, car après-tout, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ses vitraux.
    Je me retrouvai bien vite dans le lieu où j'affectionnais autrefois de me recueillir, il y a 12 ans de cela. Je m'assis. L'obscurité, le silence, la fraîcheur, le recueillement des autres, tout me poussa à la méditation de pleine conscience.
    Je pratique la méditation de pleine conscience depuis 2 ans. Cela consiste en l'observation de la respiration, des sensations corporelles, des sons environnants et de pensées que l'esprit produit en permanence. L'intention étant de se détacher de ses pensées, surtout si elles sont négatives. Vu de l'extérieur, cela ressemble à de la prière. Vu de l'intérieur, l'intention est très différente de celle de la prière, mais les effets d'apaisement sur l'organisme sont similaires.
    Je me retrouvai donc assise dans mon recoin préféré de la cathédrale, en pleine méditation. Au bout d'une vingtaine de minutes, je sortis de l'état méditatif pour reprendre la visite de la cathédrale.
    Et à ce moment précis, j'eus un inhabituel sentiment de légèreté.
    La méditation m'avait apporté les avantages de la prière, sans m'en imposer les inconvénients.
    Je n'étais plus sous le joug du jugement du bien et du mal, de la culpabilité, de la faute, ni du pécher, si bien ancrés dans les rites catholiques. J'étais libérée, je n'étais plus catholique.
    En sortant, je passais devant un vieux confessionnal. Bien que n'en ayant jamais été une grande adepte, je fus soulagée à l'idée que cela ne me concernait, ni ne me concernerait plus. Jamais.

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  • L'arrosé arroseur

    Greta, la tortionnaire de Wrede

     

    Serions-nous tous le pervers narcissique de quelqu'un ?

    Je suis dentiste. Quand je suis très fatiguée par le travail, en général à l'approche des vacances, il m'arrive de ne pas être sympa avec les gens, par manque de patience à cause de la fatigue psychologique accumulée. Cela s'est produit récemment avec un patient qui est dans une situation très difficile. Argent, famille, santé générale, santé psychique, et, of course, santé dentaire. Après avoir pris les vacances dont j'avais le plus grand besoin, je me suis rendue compte en revoyant ce monsieur, qu'il passait son temps à s'excuser pour l'état de ses dents. Plus qu'à s'excuser, à se flageller. Et à me remercier de le soigner, alors que j'avais été un peu odieuse avec lui.
    Ça m'a fait réfléchir. Moi qui me permets de juger durement les médicaux qui sont odieux avec leurs patients, voilà que je ne valais pas mieux.
    Et surtout ça m'a fait comprendre comment on peut écraser les gens qui sont dans la détresse. C'est très facile en fait. Et si on tombe sur le bon numéro, ils en redemandent.
    J'ai longtemps été dans la position de la personne écrasée. J'ai eu une instit, puis, beaucoup plus tard, une prof de fac, qui présentaient beaucoup de signes du tableau clinique du pervers narcissique. Je sais ce que c'est d'être écrasé au quotidien. Alors, j'ai trouvé ça très violent de me retrouver dans celle de l'écraseur. Cela m'a horrifiée. J'ai eu le sentiment d'être un tortionnaire.
    J'ai eu le sentiment d'être celle qui m'avait tellement nuit et qui semblait y avoir tant pris plaisir.
    Non, je veux pas être un tortionnaire ! C'est horrible !
    C'est bien fait pour moi, j'avais qu'à être sympa avec ce monsieur.
    (En même temps, quand on saisit "tortionnaire" dans Gougueule images, on tombe sur Ariel Castro, le séquestreur de Cleveland. Ça donne matière à relativiser.)

    Promis, quand je serai fatiguée, avant les vacances, je ferai un effort pour être patiente avec les gens, même si j'en peux plus et que je ne peux plus les voir en peinture.
    Après tout, ils n'y sont pour rien, si je ne prends pas assez souvent de vacances.

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  • Pourquoi je blogue.

    Avant, j'étais comme ça :


    But that was before.
    (Oui, je sais, je cite une publicité pour des lunettes. Ça m'agace un tantinet de citer une publicité, mais j'avoue que c'est bien pratique.)

    Avant, j'avais un blog bien fourni, bien écrit, mais pas de vie.
    Aujourd’hui, j'ai une vie bien fournie, mais je n'écris plus, je ne fais plus d'image, plus rien.
    Hier, j'ai essayé de personnaliser l'apparence de ce blog, comme je l'avais fait pour l'ancien. J'ai cherché des photos que je pourrais utiliser, qui représentent ma vie actuelle, pour ce faire. Quelle ne fut pas ma déconvenue lorsque je réalisai que je n'avais pas de photos récentes pour illustrer ma vie.
    J'ai ouvert ce blog sur les incitations de mon mari à retrouver une activité qui stimule ma fibre "créative".
    Il a raison, je n'en ai plus.
    J'ai passé ces dernières années à travailler. Sur le plan professionnel et sur le plan psychologique.
    J'ai développé mon activité professionnelle et j'ai soigné ma phobie sociale.
    A part ça, pas grand chose.
    Maintenant que mon travail va se stabiliser et que je vais mieux, il faut que je renoue avec mon "moi créatif", sinon ma vie risque de s'en retrouver bien pauvre.
    Donc... voilà pourquoi je blogue!

     

     

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