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De peu

Image Christophe Agou

 

Si j'avais écouté ma mère, j'aurais fini dans l'Amour est dans le pré, candidate, ou pire, prétendante.
Ma mère ne souhaitait pas que je fasse des études longues.
Si je l'avais écoutée, je ne serais pas partie faire mes études. Je ne me serais pas émancipée. Je n'aurais pas acheté mon premier ordi. Puis mon deuxième. Je n'aurais pas passé mon temps sur internet. Je n'aurais pas rencontré mon futur mari par ce biais. Il ne m'aurait pas fait prendre conscience que j'avais une phobie sociale. Je ne me serais pas soignée. Je ne serais pas restée en couple.
J'aurais vécu à la campagne. Je serais coiffeuse, boulangère ou agricultrice.
Et je passerais dans l'Amour est dans le pré.
Et je connaitrais Karine Lemarchand en vrai.
Et je conduirais un tracteur. Le mien, ou le tracteur de celui dont je serais la prétendante.
Et je boirais le café tous les jours avec ma mère, ou avec la mère de celui dont je serais la prétendante. Avec des biscuits sablés périmés. Déjà que quand ils sont frais, j'aime pas trop ça les biscuits sablés. Sur la toile cirée de la cuisine, qui fait des plis parce qu'elle est usée.
Et puis j'aurais pas de week-end. Pas de vacances.
Je me sentirais obligée de faire des enfants.
Et puis la messe, avec ma mère, tous les dimanches.
Tout ce qu'aurait pu être ma vie et à quoi j'ai toujours voulu échapper.
Enfin sauf Karine Lemarchand, je la connais pas, j'ai rien contre elle.
Enfin, voilà, tout ça pour dire que le lundi soir, parfois, je frémis.

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